Qu'est ce qu'un vin fermé ?
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Qu'est ce qu'un vin fermé ?
Pourquoi parle-t-on de vin fermé ?
Un vin est dit « fermé » lorsqu’il se trouve dans une phase transitoire de son évolution où il n’exprime qu’une faible partie de son potentiel.
Pour bien comprendre cette notion, il faut regarder la courbe de vie d’un vin, que l’on peut schématiser ainsi :
(Bien entendu, il ne s’agit que d’une simplification: d’une part, tous les vins ne suivent pas obligatoirement ce schéma, et d’autre part, l’amplitude dans le temps et la qualité peuvent varier énormément.)
A : Le vin est mis en bouteilles
B : Le vin fait sa « maladie de bouteille ».
Cette période dure de quelques semaines à quelques mois après la mise en bouteilles. La plupart des vins se présentent très mal durant cette période. A éviter.
C : Le vin est sur le fruit.
L'expression « boire un vin sur le fruit » est souvent employée à propos d'un vin assez jeune car à ce stade la matière exprime ses arômes les plus immédiats (primaires et secondaires), où le fruité tient assez souvent le premier plan. La structure, et surtout le boisé, peuvent parfois paraître trop importants.
D : Le vin s’est refermé.
La matière, bien qu’elle soit toujours présente, s’exprime beaucoup moins. Elle semble être en sommeil. La structure du vin, qui elle ne se fond que très lentement, paraît comparativement prendre trop d’importance.
E : Apogée du vin.
La matière, qui a développé tous ses arômes dits « tertiaires », paraît plus complexe qu’en C. La structure se fond dans l’ensemble.
F : Déclin :
Matière et structure perdent de leur présence. Le vin semble se vider de sa substance.
Tous les vins se ferment-ils ?
Non. Il est impossible de généraliser et c’est sans doute pour cette raison qu’aucun livre ou presque ne mentionne cette notion. Certains spécialistes qualifient même cette notion d’éminemment subjective, voire fantaisiste.
Tous les cas de figure existent, depuis les vins qui ne se ferment pas du tout jusqu’aux vins qui se referment assez violemment pendant 10 ans voire plus. Et certains se referment pour ne jamais se ré-ouvrir…
Très globalement, on peut dire qu’une matière riche à fort potentiel a un grand nombre de chances de se refermer (En revanche l’inverse n’est pas forcément vrai !). On peut aussi dire avec une certaine dose de certitude que certains vins se ferment plus violemment que d’autres; il peut s’agir de certaines appellations ou de certains crus dans une appellation donnée.
Par exemple :
Les vins blancs de Loire à base de chenin ont une prédisposition à se refermer.
En haut-médoc, Sociando-Mallet se referme beaucoup plus que les autres.
Les millésimes le plus faibles se referment moins que les autres.
La tendance actuelle est d’essayer de réduire cette fermeture pour offrir des vins plus attrayant jeunes. Cet effet est parfois atteint en arrondissant la structure pour atténuer l’impression de vin fermé. Il reste à vérifier que ces modifications ne diminuent pas le potentiel de vieillissement de ces vins.
Combien de temps un vin peut-il rester fermé ?
Un certain temps…
Comment distinguer un bon vin fermé d’un vin moyen ?
Comme tout jugement porté sur un vin, il s’agit d’une appréciation qui comporte une certaine part de subjectivité, et il est donc difficile d’être catégorique.
La méthode empirique, qui consisterait à déguster une bouteille par an pour analyser son évolution, n’est pas forcément fiable puisque l’on peut tomber sur une mauvaise bouteille et que l’on ne peut être assuré que les conditions de dégustation seront identiques. Toutefois, cela reste toujours une expérience plaisante et instructive.
Il est préférable d’analyser le vin en séparant structure et matière. Lorsque la matière s’exprime peu alors qu’elle semble très présente, il y a des chances qu’il s’agisse d’un vin fermé. Mais rien n’est jamais sûr…
Comment éviter de boire ses vins lorsqu’ils sont fermés ?
Là est tout le problème, l’angoisse de l’amateur : lorsque nous achetons (parfois très chers) des vins que l’on pense être de grande qualité, nous n’avons pas envie de les boire lorsqu’ils sont dans la période la plus ingrate de leur évolution...!
Et bien entendu... il n’y a pas de réponse universelle ; le mieux est sans doute de raisonner par analogies de millésimes ou de vins équivalents.
Ceci étant dit, et pour ceux qui insistent à vouloir avoir une règle simple à suivre, il faut faire attention à la période entre 4 et 7 ans d’âge, mais il ne s’agit là que d’une énorme simplification (vous êtes prévenus).
Si l’on reprend la courbe de vie du vin, on voit que deux périodes paraissent idéales pour déguster au mieux ses vins : sur le fruit en C et à son apogée en E.
La période C a l’avantage d’être facile à déterminer.
La période E a l’avantage d’être supérieure en qualité à C, mais l’énorme inconvénient d’être très délicate à déterminer et en pratique il est impossible de boire tous ses vins à cette apogée. Cela ne signifie pas qu’il est vain de rechercher cette période (qui dure tout de même plusieurs années le plus souvent) car cela permet de toucher l’essence même du vin.
En revanche, le déclin est certainement la période la plus terrible car celle-ci est irréversible. Personnellement, j’ai toujours trouvé qu’il est bien plus frustrant de boire des vins passés, trop vieux, que des vins trop jeunes. Je préfère me dire « j’ai été trop impatient » que « j’ai attendu trop longtemps ».
Un vin est dit « fermé » lorsqu’il se trouve dans une phase transitoire de son évolution où il n’exprime qu’une faible partie de son potentiel.
Pour bien comprendre cette notion, il faut regarder la courbe de vie d’un vin, que l’on peut schématiser ainsi :
(Bien entendu, il ne s’agit que d’une simplification: d’une part, tous les vins ne suivent pas obligatoirement ce schéma, et d’autre part, l’amplitude dans le temps et la qualité peuvent varier énormément.)
A : Le vin est mis en bouteilles
B : Le vin fait sa « maladie de bouteille ».
Cette période dure de quelques semaines à quelques mois après la mise en bouteilles. La plupart des vins se présentent très mal durant cette période. A éviter.
C : Le vin est sur le fruit.
L'expression « boire un vin sur le fruit » est souvent employée à propos d'un vin assez jeune car à ce stade la matière exprime ses arômes les plus immédiats (primaires et secondaires), où le fruité tient assez souvent le premier plan. La structure, et surtout le boisé, peuvent parfois paraître trop importants.
D : Le vin s’est refermé.
La matière, bien qu’elle soit toujours présente, s’exprime beaucoup moins. Elle semble être en sommeil. La structure du vin, qui elle ne se fond que très lentement, paraît comparativement prendre trop d’importance.
E : Apogée du vin.
La matière, qui a développé tous ses arômes dits « tertiaires », paraît plus complexe qu’en C. La structure se fond dans l’ensemble.
F : Déclin :
Matière et structure perdent de leur présence. Le vin semble se vider de sa substance.
Tous les vins se ferment-ils ?
Non. Il est impossible de généraliser et c’est sans doute pour cette raison qu’aucun livre ou presque ne mentionne cette notion. Certains spécialistes qualifient même cette notion d’éminemment subjective, voire fantaisiste.
Tous les cas de figure existent, depuis les vins qui ne se ferment pas du tout jusqu’aux vins qui se referment assez violemment pendant 10 ans voire plus. Et certains se referment pour ne jamais se ré-ouvrir…
Très globalement, on peut dire qu’une matière riche à fort potentiel a un grand nombre de chances de se refermer (En revanche l’inverse n’est pas forcément vrai !). On peut aussi dire avec une certaine dose de certitude que certains vins se ferment plus violemment que d’autres; il peut s’agir de certaines appellations ou de certains crus dans une appellation donnée.
Par exemple :
Les vins blancs de Loire à base de chenin ont une prédisposition à se refermer.
En haut-médoc, Sociando-Mallet se referme beaucoup plus que les autres.
Les millésimes le plus faibles se referment moins que les autres.
La tendance actuelle est d’essayer de réduire cette fermeture pour offrir des vins plus attrayant jeunes. Cet effet est parfois atteint en arrondissant la structure pour atténuer l’impression de vin fermé. Il reste à vérifier que ces modifications ne diminuent pas le potentiel de vieillissement de ces vins.
Combien de temps un vin peut-il rester fermé ?
Un certain temps…
Comment distinguer un bon vin fermé d’un vin moyen ?
Comme tout jugement porté sur un vin, il s’agit d’une appréciation qui comporte une certaine part de subjectivité, et il est donc difficile d’être catégorique.
La méthode empirique, qui consisterait à déguster une bouteille par an pour analyser son évolution, n’est pas forcément fiable puisque l’on peut tomber sur une mauvaise bouteille et que l’on ne peut être assuré que les conditions de dégustation seront identiques. Toutefois, cela reste toujours une expérience plaisante et instructive.
Il est préférable d’analyser le vin en séparant structure et matière. Lorsque la matière s’exprime peu alors qu’elle semble très présente, il y a des chances qu’il s’agisse d’un vin fermé. Mais rien n’est jamais sûr…
Comment éviter de boire ses vins lorsqu’ils sont fermés ?
Là est tout le problème, l’angoisse de l’amateur : lorsque nous achetons (parfois très chers) des vins que l’on pense être de grande qualité, nous n’avons pas envie de les boire lorsqu’ils sont dans la période la plus ingrate de leur évolution...!
Et bien entendu... il n’y a pas de réponse universelle ; le mieux est sans doute de raisonner par analogies de millésimes ou de vins équivalents.
Ceci étant dit, et pour ceux qui insistent à vouloir avoir une règle simple à suivre, il faut faire attention à la période entre 4 et 7 ans d’âge, mais il ne s’agit là que d’une énorme simplification (vous êtes prévenus).
Si l’on reprend la courbe de vie du vin, on voit que deux périodes paraissent idéales pour déguster au mieux ses vins : sur le fruit en C et à son apogée en E.
La période C a l’avantage d’être facile à déterminer.
La période E a l’avantage d’être supérieure en qualité à C, mais l’énorme inconvénient d’être très délicate à déterminer et en pratique il est impossible de boire tous ses vins à cette apogée. Cela ne signifie pas qu’il est vain de rechercher cette période (qui dure tout de même plusieurs années le plus souvent) car cela permet de toucher l’essence même du vin.
En revanche, le déclin est certainement la période la plus terrible car celle-ci est irréversible. Personnellement, j’ai toujours trouvé qu’il est bien plus frustrant de boire des vins passés, trop vieux, que des vins trop jeunes. Je préfère me dire « j’ai été trop impatient » que « j’ai attendu trop longtemps ».
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