Ne rien lâcher contre la Lituanie

Les Bleus affrontent la Lituanie, mercredi, à la Beaujoire. Un match décisif pour leur qualification à l'Euro 2008.


Même si la Lituanie ne fait pas partie des grandes nations du football, la France va devoir rester vigilante car les coéquipiers d'Edgaras Jankauskas ont déjà créé la surprise en décrochant le match nul 1-1 en Italie, face aux champions du monde.

Actuellement 3e de son groupe, la France est condamnée à gagner depuis sa défaite contre l'Ecosse 0-1 et en prévision d'un autre match, lui aussi, important le 21 novembre prochain face à l'Ukraine.


Sur le papier, l'équipe de Raymond Domenech est nettement supérieure à celle de la Lituanie. Aux côtés de Thierry Henry, on retrouvera sans doute le jeune prodige de l'Olympique lyonnais, Karim Benzema. Un duo offensif parfaitemement complémentaire où la vitesse et le redoutable pied droit de l'attaquant barcelonais seront conjugués à la grande qualité des gestes techniques de Benzema, véritable petit génie lors des duels. Mais en face, Edgaras Jankauska, le "canonnier" lituanien, pourrait bien leur donner du fil à retordre.

Pour Thierry Henry, ce match sera d'autant plus important qu'il aura l'occasion d'inscrire le 42e but de sa carrière en équipe nationale, record encore détenu par Michel Platini."Dépasser un joueur comme Michel Platini, c'est quelque chose d'extraordinaire. Pour l'instant, je l'égale et il va falloir mettre le dernier coup de collier", confie le joueur du FC Barcelone. Et de poursuivre: "Mais c'est pas mal quand les buts servent à quelque chose parce que cela ne sert à rien de marquer si on perd le match. Il reste une marche à franchir pour moi et deux au groupe pour aller à l'Euro."

Parmi les absents, on notera la blessure à la cuisse droite de Nicolas Anelka. L'attaquant de Bolton sera remplacé par Frédéric Piquionne. L'incertitude plane quant à la participation de William Gallas. Le défenseur d'Arsenal n'a pas été, lundi, au bout de la séance d'entraînement. Il a été soigné par le kiné de l'équipe, apparemment touché au genou droit.

Mais au-delà, de cette rencontre, le match entre l'Ecosse et la Géorgie, mercredi, à Tbilissi, sera également décisif pour l'avenir des Bleus car seuls les deux premiers de chaque groupe décrocheront leur billet pour l'Euro 2008. Pour les Ecossais, c'est l'occasion de confirmer leur place de leader en empochant les trois points face à des Géorgiens qui pointent en avant-dernière position.

Makelele: "pas le droit à l'erreur"

Claude Makele prône la vigilance, conscient que les Bleus n'ont pas le droit à l'erreur.


Vous méfiez-vous de la Lituanie ?
"On se méfiait aussi des Iles Féroé. On savait que cela allait être difficile. La plupart des équipes avaient gagné avec des scores serrés là-bas. La Lituanie va être encore plus difficile. C'est une équipe qui sait jouer au ballon. Elle sera prête techniquement et physiquement. Il faut respecter les deux équipes qui restent. Il faut que l'on joue notre football et être efficace."

Imaginez-vous que la France puisse ne pas se qualifier pour l'Euro-2008 ?
"Non, je ne me l'imagine pas mais dans le football , on ne sait jamais. Cela ne dépend que de nous et de la façon dont on va entamer le match, mercredi. Le plus important c'est de prendre ces trois points-là et attendre le match contre l'Ukraine."

Le fait que le match Géorgie-Ecosse ait lieu juste avant le votre peut-il avoir des incidences sur le jeu des Bleus face à la Lituanie ?
"Le fait d'aller à l'Euro ne dépendra que de nous. On a trois matches et il faut gagner les trois. Il ne faut pas penser à l'Italie ou à l'Ecosse pour se qualifier. Il faut aborder les matches comme on l'a fait aux Iles Féroé."

Une victoire éventuelle de l'Ecosse en Géorgie ne vous mettrait pas de pression ?
"Le groupe est conscient de la difficulté. On n'a pas le droit à l'erreur. Il faut prendre six points pour se qualifier et cela commence dès mercredi."

Le fait de revenir à Nantes doit forcément vous faire plaisir...
"J'ai pas mal d'amis ici, de la famille. C'est donc un plaisir de revenir. j'espère que la Beaujoire me portera bonheur comme au début de ma carrière. Je retourne à Nantes de temps à temps. J'ai gardé des contacts, notamment avec Frédéric Da Rocha. Je l'ai eu au téléphone par rapport à tout ce qui s'est passé dernièrement à Nantes. J'espère qu'il aidera Nantes à remonter le plus rapidement possible en L1."

Thuram: "penser à la victoire"

Pour Lilian Thuram, capitaine contre la Lituanie, la France ne doit pas oublier la sanction en cas de défaite.


Quel souvenir gardez-vous du match aller en Lituanie ?
"Cela avait été un match très difficile. On n'avait pas très très bien joué. Sur le terrain, on avait l'impression qu'on allait faire un 0-0. Heureusement, Nicolas Anelka a marqué le but qui nous a donné la victoire. Mais cela n'avait pas été un très bon match de notre part. La Lituanie est une équipe qui joue assez bien, qui va de l'avant. J'espère que mercredi, ce ne sera pas un match fermé."

Y a-t-il une préparation spéciale pour ce genre de matches à enjeux ?
"Il y a une concentration différente. On sait que si on ne gagne pas contre la Lituanie, on est éliminé. A nous d'avoir cette conviction pour aller chercher cette victoire le plus rapidement possible. Mais il n'y a pas de préparation particulière. On prépare chaque match pour le gagner. Il reste deux matches et il nous faut deux victoires. Celui contre la Lituanie est un match clé pour pouvoir seulement espérer se qualifier. Parce que même si on gagne mercredi, on n'est pas sûr de la qualification. Donc, il faut gagner et on verra."

La peur d'échouer ne s'est-elle pas installée dans le groupe ?
"Non. Heureusement d'ailleurs. Il faut penser positivement. Avant tous les matches, on essaye de se mettre dans les conditions pour gagner. Mais il est évident qu'il ne faut pas oublier que s'il y a une défaite, il y aura une élimination. Il faudra avoir cela quelque part dans la tête mais aujourd'hui, nous avons les armes entre nos mains. Il y a deux matches, et un mercredi qu'il faut gagner, point barre. On ne doit pas penser à autre chose. Si on ne fait pas un bon résultat, l'autre ne sert rien."