Leur parler des jeux dangereux
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Leur parler des jeux dangereux
Ces jeux « à risque » ne sévissent pas seulement chez les ados. Ils touchent les enfants de tous âges, de toutes catégories sociales, qui veulent prouver aux copains « qu’ils sont cap » !
Le jeu du foulard, de la savonnette, le rêve bleu, le rêve indien, la tomate, la mort subite, le jeu de la canette, le petit pont, la mêlée… au total près de 90 noms de « pratiques » répertoriées et révélées par des enfants et adolescents qui les ont essayées. Certains se sont retrouvés cloués sur un lit d’hôpital, la rate éclatée, les côtes fracturées, ou carrément paralysés. D’autres ont payé l’expérience de leur vie.
APEAS (Association de parents d’enfants accidentés par strangulation)
Cedex 956
71190 Ormes
Tél : 06 13 42 97 85
http://membres.multimania.fr/apeas
Pourtant, le danger de ces « jeux » est encore trop souvent négligé. L’Education Nationale se demande encore comment alerter les enseignants sans créer une psychose chez les parents… et sans faire de ces jeux l’objet de toutes les tentations chez les élèves. De leur côté, des associations de parents tentent d’alerter les pouvoirs publics sur ces jeux qui tuent un enfant par mois dans une indifférence absolue.
T’es pas cap !
« Les décès d’enfants par strangulation sont souvent classés soit en suicide, soit en accident de la vie courante. Depuis notre première alerte en 1995, on nous a signalé 202 décès en France. Il faut à tout prix prévenir les enfants et les adolescents du caractère extrêmement dangereux de ce qu’ils pensent être un jeu anodin » déclarait Magali Duwelz, présidente de l’association SOS Benjamin, lors d’une table ronde organisée en présence de professionnels de l’enfance, à Paris.
Avant 10-11 ans, les enfants mesurent moins les conséquences de leurs actes. Jouer à un jeu que le meilleur copain assure être « sans danger » leur semble attrayant en raison de la nouveauté et des « sensations » que le copain à décrites et que l’enfant a envie de connaître à son tour. D’ailleurs, tous n’ont pas recours à un foulard ou à une ceinture, certains racontent qu’ils jouent « à retenir leur respiration » jusqu’à ce qu’ils tombent dans les pommes, avant d’être ramenés en état de conscience par les copains. Cela se passe dans la cour de récré ou à la cantine. A l’insu des surveillants et des enseignants.
Sans insister sur les sensation hallucinatoires, il est important d’expliquer à votre enfant que jouer avec son cou est tout aussi dangereux que jouer avec des allumettes ou avec des produits ménagers. Qu’un copain qui appuie sur le cou avec ses pouces (le jeu du foulard) ou sur le sternum (le jeu de la tomate) jusqu’à s’étouffer, empêche l’oxygène d’arriver jusqu’au cerveau, ce qui peut provoquer la mort ou un grave handicap.
On ne joue pas avec sa vie !
Responsable du SAMU pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris, le Dr Jean Lavaud plaide pour l’information des enfants.
« Nos enfants et pré-ado doivent être informés des conséquences dramatiques de ces jeux. On ne joue pas avec sa vie ! La frontière est étroite entre celui qui chutera et celui qui se sauvera. Les héros et les « Superman » ne sont que des images de BD ou de film, mais la réalité est toute autre. Non seulement ce jeu peut aboutir au décès du fait d’une non-oxygénation du cerveau pendant quelques minutes seulement, mais en cas de survie, les séquelles peuvent être graves : paralysie complète, ou de la moitié du corps, surdité, cécité, épilepsie sévère… De nombreux enfants ont été découverts les pieds touchant le sol, sans mobilier pour se percher initialement, ce qui prouve que lorsque l’enfant perd connaissance et qu’il n’y a pas d’accompagnant pour arrêter le processus, il ne peut plus y avoir de retour en arrière. »
Des signes d’alerte
On a longtemps cru les jeux dangereux réservés aux adolescents en mal de sensations, voire suicidaires. Or, jouer à un jeu dangereux, c’est pour les enfants le sentiment d’évoluer dans un univers qu’ils pensent contrôler.
- Traces sur le cou : la première expérience de strangulation est souvent renouvelée, ce qui laisse des traces que l’enfant essaie de dissimuler sous un col roulé ou une écharpe.
- Corde, ceinture, lacets : traînent dans la chambre. L’un refuse de se séparer de sa ceinture de judo, l’autre tient son pantalon avec des lacets de baskets. Il faut absolument questionner les enfants sur la présence de ces objets dans leur chambre.
- Maux de tête, vertiges, rougeurs au visage : sont des signes associés à la strangulation.
- Questions : les plus curieux posent des questions sur la strangulation, la sensation que cela provoque… prenez-les toujours au sérieux.
- Bagues : certains enfants, qui pratiquent le jeu du foulard en groupe, portent une bague supplémentaire à chaque « épreuve » réussie.
Le dernier né des « jeux dangereux » vient de Grande-Bretagne : il s’appelle le « Happy Slapping ». Il consiste à gifler un enfant par surprise, à la sortie de l’école, à l’arrêt d’autobus, pendant qu’un comparse filme la scène avec son téléphone portable. La scène est ensuite diffusée sur leur blog, sur internet.
Le jeu du foulard, de la savonnette, le rêve bleu, le rêve indien, la tomate, la mort subite, le jeu de la canette, le petit pont, la mêlée… au total près de 90 noms de « pratiques » répertoriées et révélées par des enfants et adolescents qui les ont essayées. Certains se sont retrouvés cloués sur un lit d’hôpital, la rate éclatée, les côtes fracturées, ou carrément paralysés. D’autres ont payé l’expérience de leur vie.
APEAS (Association de parents d’enfants accidentés par strangulation)
Cedex 956
71190 Ormes
Tél : 06 13 42 97 85
http://membres.multimania.fr/apeas
Pourtant, le danger de ces « jeux » est encore trop souvent négligé. L’Education Nationale se demande encore comment alerter les enseignants sans créer une psychose chez les parents… et sans faire de ces jeux l’objet de toutes les tentations chez les élèves. De leur côté, des associations de parents tentent d’alerter les pouvoirs publics sur ces jeux qui tuent un enfant par mois dans une indifférence absolue.
T’es pas cap !
« Les décès d’enfants par strangulation sont souvent classés soit en suicide, soit en accident de la vie courante. Depuis notre première alerte en 1995, on nous a signalé 202 décès en France. Il faut à tout prix prévenir les enfants et les adolescents du caractère extrêmement dangereux de ce qu’ils pensent être un jeu anodin » déclarait Magali Duwelz, présidente de l’association SOS Benjamin, lors d’une table ronde organisée en présence de professionnels de l’enfance, à Paris.
Avant 10-11 ans, les enfants mesurent moins les conséquences de leurs actes. Jouer à un jeu que le meilleur copain assure être « sans danger » leur semble attrayant en raison de la nouveauté et des « sensations » que le copain à décrites et que l’enfant a envie de connaître à son tour. D’ailleurs, tous n’ont pas recours à un foulard ou à une ceinture, certains racontent qu’ils jouent « à retenir leur respiration » jusqu’à ce qu’ils tombent dans les pommes, avant d’être ramenés en état de conscience par les copains. Cela se passe dans la cour de récré ou à la cantine. A l’insu des surveillants et des enseignants.
Sans insister sur les sensation hallucinatoires, il est important d’expliquer à votre enfant que jouer avec son cou est tout aussi dangereux que jouer avec des allumettes ou avec des produits ménagers. Qu’un copain qui appuie sur le cou avec ses pouces (le jeu du foulard) ou sur le sternum (le jeu de la tomate) jusqu’à s’étouffer, empêche l’oxygène d’arriver jusqu’au cerveau, ce qui peut provoquer la mort ou un grave handicap.
On ne joue pas avec sa vie !
Responsable du SAMU pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris, le Dr Jean Lavaud plaide pour l’information des enfants.
« Nos enfants et pré-ado doivent être informés des conséquences dramatiques de ces jeux. On ne joue pas avec sa vie ! La frontière est étroite entre celui qui chutera et celui qui se sauvera. Les héros et les « Superman » ne sont que des images de BD ou de film, mais la réalité est toute autre. Non seulement ce jeu peut aboutir au décès du fait d’une non-oxygénation du cerveau pendant quelques minutes seulement, mais en cas de survie, les séquelles peuvent être graves : paralysie complète, ou de la moitié du corps, surdité, cécité, épilepsie sévère… De nombreux enfants ont été découverts les pieds touchant le sol, sans mobilier pour se percher initialement, ce qui prouve que lorsque l’enfant perd connaissance et qu’il n’y a pas d’accompagnant pour arrêter le processus, il ne peut plus y avoir de retour en arrière. »
Des signes d’alerte
On a longtemps cru les jeux dangereux réservés aux adolescents en mal de sensations, voire suicidaires. Or, jouer à un jeu dangereux, c’est pour les enfants le sentiment d’évoluer dans un univers qu’ils pensent contrôler.
- Traces sur le cou : la première expérience de strangulation est souvent renouvelée, ce qui laisse des traces que l’enfant essaie de dissimuler sous un col roulé ou une écharpe.
- Corde, ceinture, lacets : traînent dans la chambre. L’un refuse de se séparer de sa ceinture de judo, l’autre tient son pantalon avec des lacets de baskets. Il faut absolument questionner les enfants sur la présence de ces objets dans leur chambre.
- Maux de tête, vertiges, rougeurs au visage : sont des signes associés à la strangulation.
- Questions : les plus curieux posent des questions sur la strangulation, la sensation que cela provoque… prenez-les toujours au sérieux.
- Bagues : certains enfants, qui pratiquent le jeu du foulard en groupe, portent une bague supplémentaire à chaque « épreuve » réussie.
Le dernier né des « jeux dangereux » vient de Grande-Bretagne : il s’appelle le « Happy Slapping ». Il consiste à gifler un enfant par surprise, à la sortie de l’école, à l’arrêt d’autobus, pendant qu’un comparse filme la scène avec son téléphone portable. La scène est ensuite diffusée sur leur blog, sur internet.
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